Soleil couchant (斜陽 [shyayô]) est
un roman d’Osamu Dazai sorti en
1947. Le roman nous fait vivre une période de la vie de Kazuko et sa famille appartenant
à l’aristocratie japonaise. Selon le style du Watakushi shōsetsu, beaucoup utilisé par Dazai, c’est Kazuko qui parle, elle nous raconte un tournant de sa
vie : de sa vie en tant que fille et sœur à sa vie en tant que femme. Dans
ces années de transition entre l’avant-guerre et ce nouveau Japon
d’après-guerre, la société change et Kazuko aussi.
Avant la guerre Kazuko était
mariée. Suite à une fausse couche son mari et elle divorcent, cela est surtout
dû à des incompréhensions (qu’elle a tout fait pour aggraver), au comportement
de son frère et à l’argent qu’elle lui donne. Quand elle parle de son passé
c’est très léger, tout ça était écrit bien avant son mariage, c’est accepté et
c’est passé… Après son divorce elle doit revenir chez ses parents.
Puis il y a les années de guerre, et cette période pour Kazuko semble beaucoup plus calme. Elle-même semble
apprécier son travail pour supporter l’effort de guerre. Elle aime travailler
et être au contact de la terre. Jusqu’à la fin elle rêve de travailler de ses
mains même si son rang ne lui permet pas.
Les souvenirs racontés par Kazuko
commencent après la guerre dans la maison familiale, elle assiste sa mère et
vit heureuse avec elle. Si Kazuko ne semblait pas très attachée à son mari, sa
mère et son père eux étaient fortement liés. Lorsque son père meurt la santé de
sa mère se dégrade. Depuis le décès du père c’est son oncle qui s’occupe de
gérer l’argent familial, mais malheureusement suite à la guerre elles seront
ruinées. Les 2 femmes doivent alors vendre leur propriété de Tokyo pour aller
habiter à la montagne. À cause du déménagement l’état de santé de sa mère se
détériore Kazuko devient alors son infirmière. Pour Kazuko tout ne tourne
qu’autour de se mère, jusqu’au retour de son frère. Son frère est un drogué, il
part pour Tokyo et y dilapide l’argent restant en se droguant.
Au début Kazuko subit tout, elle se contente de rester à sa
place même si c’est contre ses envies : elle voudrait travailler mais ce
n’est pas sa place elle doit rester à la maison avec sa mère et laisser de coté
sa vie de femme. Survivre plutôt que travailler et bien vivre. Puis à l’arrivée
de son frère elle change. Elle va décider d’échapper à ce qui l’attend en se
persuadant qu’elle éprouve des sentiments pour un ami de son frère, mais elle
va aussi décider que cette personne partage ses sentiments. Cet homme est un
artiste, un écrivain, elle l’a rencontré 1 fois alors qu’elle était mariée et
avait pu assister à sa débauche. À la mort de sa mère elle va décider et forcer
le destin. En imposant sa décision et elle devient bien plus forte et arrive à
ses fins. Elle écrit à cet homme, en lui exposant sa situation et en lui
demandant de devenir son protecteur, son amant. Étant sans réponse Kazuko décide
de retourner à Tokyo pour retrouver son amant. Elle demande à son frère s’occuper
du foyer. Elle finit par retrouver son amant dans un état sordide. Elle manque
fuir mais se souvient de sa résolution à devenir sa maitresse et lui demande un
enfant. Son frère resté à la montagne se suicide.
Kazuko finit seule dans leur
maison dans les montagnes mais heureuse elle attend le fils de l’écrivain. Elle
ne lui demandera jamais rien mais est comblée d’attendre un enfant.
.
.
Osamu Dazai :
太宰 治, né le
19 juin 1909 – se suicide le 13 juin 1948. Osamu
Dazai est passionné de littérature française. Le roman est parsemé de
référence à de grands auteurs français (et européens), Kazuko (comme son
entourage) les cite constament.
Dans ce roman le personnage du frère ressemble beaucoup à
l’auteur. Dans sa façon de vivre, dans sa philosophie et dans son suicide.
Comme Dazai il vit dans la débauche pour masquer sa sensibilité et son malaise.
Il est profondément angoissé parce qu’il constate dans la société et le
cache : il pense devoir se conduire comme ça pour sauver les apparences.
Le roman se lit très vite. L’histoire est bien. Elle nous
apprend beaucoup sur la culture japonaise (en tout cas à cette époque précise)
par exemple avec l’incendie cela nous montre comment étaient gérées les
relations avec le voisinage suite à un tel manquement et la relation au feu. (Le
Feu est une des 10 choses les plus effrayantes au Japon.) Parmi les souvenir de Kazuko l’épisode le plus
marquant est celui de la vipère.
J’aime beaucoup le style d’Osamu Dazai et j’ai bien
envie de lire ses autres livres. Je vous conseille de lire Soleil Couchant
si vous êtes intéressé par la culture japonaise, dans ce cas vous allez adorer,
sinon vous risquez de ne pas apprécier du tout.
Les commentaires récents